Gilbert Reinhardt

 

Gilbert Reinhardt! Sorti par les portes de son existence le 21 novembre 1997, rentré par les fenêtres des institutions culturelles attentives au singulier difficile à classer. Celles du Musée d’art de Pully, accueillant en 2014 une donation de ses œuvres préparée par une fondation portant son nom. Et celles de L’Estrée roprazienne aujourd’hui, dans le cadre d’une exposition-vente propice au rayonnement durable de son travail.

Ainsi continue d’aller l’artiste désormais serti dans son plus beau posthume. Dans le fil de son style alors qu’il vivait, surjouant toutes ses apparitions au regard d’autrui, revêtu d’une élégance matérielle allant des chaussures à la cravate, et de surcroît bretteur verbal accompli, pour se tenir d’autant plus à distance de ses angoisses incessamment remises à cuire au tréfonds de ses fourneaux intérieurs.

Et dans le fil aussi, Reinhardt, de son œuvre plastique. Qui balance pareillement du doré royal ou de l’ellipse chic jusqu’aux formulations de l’érosion qui ronge les visages et les silhouettes, de l’incendie qui consume les vaillances ou de l’être qui devient sa propre absence. Toutes ces gammes expressives déroulées de la grande toile au petit couvercle de boîtes où des tubes de peinture à l’huile avaient logé. Réjouissance, tendresse et salut.  Christophe Gallaz